« Les hommes regardent les apparences mais Dieu voit le cœur » (I Samuel 16-7) : l’habit ne fait pas le moine dit l’adage populaire. Néanmoins, statistiquement, l’habit donne une indication. Ainsi des 18 curés de paroisse que présente le diocèse sur l’affiche d’appel à dons (ci-dessus) : la quasi-totalité porte un col romain, plusieurs sont en soutane ou en habit religieux. Les curés du diocèse de Moulins paraissent donc plutôt classiques.
A l’inverse, le vicaire général de Chartres Laurent Percerou était habillé à la mode des clercs contestataires des années 1970 : en costume civil, avec une discrète croix au revers de la veste. Le Trombinoscope des évêques de la revue progressiste Golias affirme à regret dans son édition 2014 : « Dès sa nomination comme évêque le 14 février 2013, il troque sa chemise et sa cravate pour un classique col romain ».
Pourquoi ? Par « ambition » affirme Golias. Mais peut-être tout simplement pour bien s’intégrer dans son nouveau clergé et ses nouveaux fidèles. La Semaine de l’Allier du 27 février 2013 note ainsi que Mgr Percerou « se veut un homme de rassemblement, d’unité » et cite le nouvel évêque : «Au sein de l’Église, on est confrontés à une grande diversité des sensibilités. Cela induit forcément un risque de repli entre les différentes chapelles : progressistes, charismatiques, tenants de la tradition, etc. Je crois que la mission d’un évêque, c’est aussi de faire communier toutes ces familles. Il y a là un vrai défi», estime-t-il. Cela paraît relever du bon sens, surtout dans le cadre d’un diocèse dont le nombre des fidèles est en chute libre.
Six ans après, Mgr Percerou a-t-il rempli le défi qu’il s’était lui-même fixé ? A lire le dossier Au plus près de tous (analysé ici) dont il a imposé l’étude pendant 18 mois à ses prêtres et à ses fidèles, à lire le projet diocésain Amis dans le Seigneur (analysé ici) qu’il a promulgué en juin dernier, à lire ce blog en général, la réponse paraît franchement négative. La petite chapelle progressiste est peut-être enchantée, mais la grande chapelle classique et les chapelles charismatiques et traditionnelles n’ont certainement pas trouvé dans ces documents la moindre miette d’encouragement.
Bref, au lieu de « faire communier toutes ces familles » comme Mgr Percerou l’avait annoncé, l’évêque a manifestement choisi de cultiver sa seule sensibilité personnelle. Cela place la plupart de ses prêtres dans une situation difficile, officiellement contraints de déclarer que tout va pour le mieux alors que leur sensibilité est ignorée. Ce qui paraît, selon les propres termes de Mgr Percerou en 2013, tout à fait contraire à « la mission d’un évêque ».
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Précision : l'affiche en illustration indique "70 prêtres de vos paroisses", alors qu'il n'y a qu'environ soixante prêtres dans le diocèse selon la page "prêtres" du site du diocèse, dont la moitié en retraite. Voir mon analyse ici.