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Pourquoi prier pour les morts ?

Question essentielle. Mais l’évêque de Moulins ne se donne pas la peine de répondre lui-même, laissant son service communication réaliser une courte vidéo postée sur le site du diocèse le 30 octobre 2019, en posant la question à un curé du diocèse – rappelons que l’instruction de ses fidèles est un devoir de l’évêque. Voici la désolante réponse :

« En vertu de la communion des saints ». Aïe. Voilà qui assimile tous les morts à des saints ! C’est donc ignorer la possibilité que certains ne soient pas sauvés. Mais surtout, en ce qui concerne la question : « Pourquoi prier pour les morts ? », c’est absurde : si le mort est devenu saint, si donc il vit avec Dieu au Paradis, il n’a nul besoin des prières des vivants...

Alors, pourquoi prier pour les morts ? Le catéchisme de l’Eglise catholique publié en 1992 explique très clairement (§ 1030 à 1032) : « Ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaires pour entrer dans la joie du ciel. L’Église appelle Purgatoire cette purification finale des élus. » On comprend alors que ces âmes souffrantes ont besoin d’aide. Le catéchisme cite saint Jean Chrysostome (IVe siècle) : « N’hésitons pas à porter secours à ceux qui sont partis et à offrir nos prières pour eux. »

De manière générale pour aider les âmes du Purgatoire, le catéchisme de l’Église recommande « en particulier le sacrifice eucharistique afin que, purifiés, ils puissent parvenir à la vision béatifique de Dieu. L’Église recommande aussi les aumônes, les indulgences et les œuvres de pénitence en faveur des défunts. »

 La courte vidéo du diocèse évoque le livre des Macchabées, mais ne le cite pas. Voici donc la citation qui a été omise, que donne bien sûr le Catéchisme : « Voilà pourquoi Judas Macchabée fit faire ce sacrifice expiatoire pour les morts : afin qu’ils fussent délivrés de leur péché »  (2 M 12, 46). Ce passage biblique fonde l’existence du Purgatoire et la nécessité de faire célébrer des messes pour les âmes du Purgatoire.

Les protestants et Luther à leur tête refusent de prier pour les morts et refusent le caractère propitiatoire de la messe : ils refusent donc logiquement le Purgatoire et ont exclu ce livre des Macchabées de leur Bible.

Quant à lui, Mgr Percerou appelle à prier pour les morts mais son silence sur le Purgatoire le rend incapable d’expliquer pourquoi. Comme il n’enseigne pas non plus le caractère expiatoire de la messe, il ne peut pas non plus expliquer pourquoi faire dire des messes pour les morts. Tout est lié.

Le mois de novembre est traditionnellement dédié à la prière pour... les âmes du Purgatoire, cette « infirmerie du Bon Dieu » comme dit joliment le saint curé d’Ars. Infirmerie que Mgr Percerou ne juge donc pas utile de signaler à ses fidèles, oubliant également saint Paul dans sa première Lettre aux Corinthiens (3, 12-15) : pour être sauvés, certains passeront « comme à travers un feu », image qui inspirera de nombreux artistes au fil des siècles pour illustrer le Purgatoire.

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Le Purgatoire représenté sur un folio des Très Riches Heures du Duc de Berry, 15ème siècle.

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