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L'avis de Mgr Percerou sur l'histoire de son diocèse

C’est raide. Voilà ce que déclare l’évêque de Moulins à propos de son diocèse : « Cette terre n’a jamais vraiment été très touchée par l’Evangile. » C’est bien sûr factuellement faux et quelque peu méprisant. Comment expliquer une telle perception complètement déformée de l’histoire ?

Interrogé par Anne Bernet sur Radio Fidélité Mayenne en 2017, Mgr Percerou commence sa longue interview par un curieux dénigrement de l’histoire ancienne et récente de son diocèse, expliquant même qu’après la Révolution l’Eglise « avait eu un peu de mal à trouver sa place » dans ce « territoire rural ».

Le diocèse de Moulins aurait-il fait historiquement exception en France ? Alors qu’au Moyen-Age la France se couvrait d’un blanc manteau d’églises ? Alors qu’au XIXe siècle les fidèles se pressaient dans les églises, des églises qui étaient restaurées, construites ou reconstruites, que les vocations fleurissaient, que de nombreuses communautés religieuses étaient créées, que la France était le premier pays au monde par le nombre de missionnaires envoyés aux confins de la Terre ? Non, évidemment.

L’Eglise a montré un grand dynamisme sur le territoire du diocèse de Moulins dans l’histoire ancienne – le nombre d’églises romanes est impressionnant – comme au XIXe siècle, en particulier avec la grande figure de Mgr de Dreux-Brézé (1850-1893) que Mgr Percerou ne prend même pas la peine de citer. Pourtant, ce grand évêque a construit ou reconstruit pas moins de soixante églises. Cela aurait dû marquer l’actuel évêque de Moulins, qui lui-même vend des églises... pour en faire une école du cirque ou un atelier d’artistes. De même, Mgr de Dreux-Brézé a ordonné plusieurs centaines de prêtres. Le nombre exact devrait être mémorisé par l’actuel titulaire du siège épiscopal de Moulins... qui n’ordonne jamais ou presque de prêtres.

Alors, pourquoi l’ancien professeur d’histoire au lycée professionnel de Dreux et actuel évêque de Moulins malmène-t-il à ce point l’histoire diocésaine ?

La réponse paraît très simple : en affirmant que « cette terre n’a jamais vraiment été très touchée par l’Evangile », il excuse les résultats désastreux de la pastorale qu’il mène depuis sa nomination en 2013. C’est pas de sa faute si ça pousse pas, c’est l’terrain qui est mauvais !

On comprend dès lors que la référence à l’histoire de Mgr Percerou soit uniquement sur le mode du folklore. Faisant du passé table rase, Laurent Percerou va jusqu’à ignorer tous ses prédécesseurs. Ainsi, à la rubrique « Textes officiels » du site du diocèse, nulle trace des lettres pastorales de Mgr Roland, de Mgr Barbarin, de Mgr Quélen, de Mgr Bougon, de Mgr Jacquin, de Mgr Gonon ou... de Mgr de Dreux-Brézé. Un seul nom apparaît : le sien.

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Commentaires

  • Un parmi d'autres: Monseigneur Picandet évêque d'Orléans, natif de Larequille.
    (XXème siècle)

  • Bel exemple. René Picandet, né dans le village de Durdat-Larequille en 1931, docteur en théologie, a été évêque d'Orléans de 1981 à sa mort en 1997. Bonne soirée

  • Bonjour,

    Peut-être Monseigneur Percerou est-il de ces hommes d'Eglise qui pensent (à cause de la formation qu'ils ont reçue, ou du fait de celle qu'ils n'ont pas reçue) qu'avant le milieu du XX° siècle, en Europe occidentale, les fidèles étaient vraiment bien plus culturellement, formellement et officiellement catholiques que spirituellement, vitalement et authentiquement chrétiens.

    Il faut savoir que le préjugé négatif de bien des docteurs et des pasteurs catholiques contre le catholicisme européen occidental antérieur à 1945 a pesé de tout son poids, dès avant-hier, c'est-à-dire dès la période comprise entre 1945 et 1958, et pèse de tout son poids, encore aujourd'hui, à l'intérieur de la perception que les mêmes hommes d'Eglise ont de la crise de l'Eglise.

    Et c'est entre autres à cause de ce préjugé négatif, notamment et surtout contre la composante tridentine de l'histoire du christianisme catholique européen, que certains clercs se sont dit, dès les années 1960, que grâce à une certaine forme de "purge" post-conciliaire, ils disposeraient, pour l'avenir, de fidèles à la fois "moins nombreux" et "plus chrétiens" qu'avant le milieu du XX° siècle.

    Or, chacun est aujourd'hui en mesure d'apprécier l'ampleur et la portée de la "fécondité" spirituelle du néo-catholicisme post-conciliaire, alors que le "catholicisme diocésain", dans une très grande partie de la France, est quasiment sinistré.

    Bonne journée.

    Un lecteur.

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