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Qu'est-ce que la messe pour Mgr Percerou ?

Mgr Percerou donne une définition de la messe dans son Projet pastoral diocésain paru le 30 juin 2019, document mûri depuis janvier 2018 et relu par de nombreuses instances. Cette définition s’éloigne de manière impressionnante de celle du catéchisme de l’Eglise catholique. 

Voici ce que dit le catéchisme (n°271-294)  : « L’Eucharistie est le sacrifice même du Corps et du Sang du Seigneur Jésus, qu’il a instituée pour perpétuer au long des siècles jusqu’à son retour le sacrifice de la croix, confiant ainsi à son Église le mémorial de sa Mort et de sa Résurrection. (...) Le sacrifice de la croix et le sacrifice de l’Eucharistie sont un unique sacrifice. La victime et celui qui l’offre sont identiques. Seule la manière de l’offrir diffère. Le sacrifice est sanglant sur la croix, non sanglant dans l’Eucharistie. (...) L’Eucharistie est mémorial en ce sens qu’elle rend présent et actualise le sacrifice que le Christ a offert à son Père, une fois pour toutes, sur la croix, en faveur de l’humanité. (...) En tant que sacrifice, l’Eucharistie est aussi offerte pour tous les fidèles, pour les vivants et les défunts, en réparation des péchés de tous les hommes, et pour obtenir de Dieu des bienfaits spirituels et temporels. » L’un des noms de la messe, souligne le catéchisme, est « le saint sacrifice de la messe ».

Même un lecteur distrait ne peut manquer de remarquer que la messe est définie d’abord et avant tout comme un sacrifice. Les quatre fins de la messe sont classiquement, du plus évident au moins évident : adoration, remerciements (action de grâces, d’où le nom d’Eucharistie), impétration (pour obtenir les grâces nécessaires) et propitiation (réparation des péchés).

Voici la définition que Mgr Percerou donne de la messe, en une unique phrase : « Elle est le moment où se donne à voir l’Église du Christ rassemblée par son Seigneur, dans la diversité de ses membres et de ses vocations, afin de célébrer sa résurrection. » Notons au passage l’abaissement de la Résurrection en résurrection avec un r minuscule... On ne reprochera bien sûr pas à l’évêque de ne pas être complet en une phrase, mais deux constats s’imposent.

1. Aucun élément de la définition de la messe par l’Eglise n’est présent. Et la « résurrection » alors, direz-vous ? Elle est certes citée mais... sans que la mort du Christ ne le soit ! Il est impossible de ne pas penser à saint Paul : « Chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne » (1 Corinthiens 11:26). Qu’un évêque escamote la Croix de la définition de la messe, c’est-à-dire la Passion et la mort du Christ, c’est-à-dire le sacrifice du Christ, est ahurissant.

2. Alors, qu’est-ce que la messe pour l’évêque de Moulins ? Il s’agit du « moment où se donne à voir l’Eglise du Christ rassemblée... » Il s’agit donc d’un simple intervalle de temps où... l’on se montre ! Regardez-nous ! Et l’on croit entendre l’évêque dire : « Regardez-moi » ! L’évêque définit donc la messe comme un simple évènement mondain, une parade, une autoglorification. Ce n’est plus Dieu que l’on vient adorer, mais soi-même ! Le dossier épiscopal « Au plus près de tous » qui a servi de référence pendant 18 mois pour préparer le Projet pastoral diocésain affirmait ainsi sans ambages : « Aller vers Dieu, c'est aller vers soi, c’est s’aimer soi-même. »

Rappelons enfin que cette définition si minuscule de la messe est donnée dans le Projet pastoral diocésain de Mgr Percerou, travaillé par lui pendant 18 mois et solennellement promulgué par lui le 30 juin 2019. Pauvres fidèles, laïcs et prêtres du diocèse de Moulins, pauvres enfants et jeunes dont cet évêque est chargé de coordonner la pastorale au niveau de la Conférence des évêques de France !

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Illustration : détail du tableau L’Orgueil de Pieter Brueghel l’Ancien.

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