En substance : « Faut pas les gaver »... Mgr Percerou, président du Conseil pour la pastorale des enfants et les jeunes de la Conférence des évêques de France, était l’invité de KTO TV le 2 avril 2019 pour présenter la longue exhortation « Christus vivit » du pape François faisant suite au synode des jeunes de l’automne dernier.
Pour l’évêque de Moulins : « L’essentiel ce n’est pas d’abord de gaver les jeunes avec les dogmes, la morale etc., l’essentiel c’est d’aller au kérygme, d’aller au cœur de la foi. »
Gaver ! Quel mépris pour les dogmes et la morale... que l’évêque est censé enseigner, mépris renforcé par un accent dédaigneux marquant le rejet, le tout agrémenté d’un « et cetera » aux airs de coup de balai. Mgr Percerou reviendra sur le sujet et dira son admiration à la lecture du curieux paragraphe 212 de l’exhortation de François – qui ne peut pourtant pas concerner la France : « Calmons l’obsession de transmettre une accumulation de contenus doctrinaux. » Commentaire de Mgr Percerou : « J’ai beaucoup apprécié ce passage-là. »
Mais qu’est-ce donc que ce « kérygme » sur lequel l’évêque revient plusieurs fois ? La seule définition que Mgr Percerou propose est : « Faire l’expérience de ce Dieu qui s’est donné en Jésus-Christ. » C’est un peu court. L’ambition affichée de l’évêque ? Être pour les jeunes « un maître de sagesse ». C’est vraiment mince. S’agit-il pour lui de s’inscrire au rayon des maîtres de sagesse en tout genre qui pullulent aujourd’hui ?
Voilà un évêque qui devrait peut-être réviser sa théologie plutôt que de la mépriser. En 2005, le pape Benoît XVI qui a nommé évêque Mgr Percerou rappelait leur rôle aux évêques : un évêque est avant tout un « maître de la foi » et pas un vague « maître de sagesse ».
Apprécions chaque mot de Benoît XVI : « En tant que successeurs des apôtres, chers confrères, vous êtes doctores fidei, des docteurs authentiques qui annoncent au peuple, avec la même autorité que le Christ, la foi à laquelle il faut croire et qu’il faut vivre. »
« Vous devez faire redécouvrir aux fidèles confiés à vos soins pastoraux la joie de la foi, la joie d’être aimé personnellement de Dieu qui a donné son Fils Jésus pour notre salut. Croire, en effet, consiste, comme vous le savez bien, surtout à s’abandonner à Dieu qui nous connaît et nous aime personnellement et accueillir la vérité qu’Il a révélée dans le Christ avec cette attitude confiante qui nous porte à avoir confiance en Lui, Révélateur du Père. Malgré nos faiblesses et nos péchés, Il nous aime et son amour donne un sens à notre vie et à celle du monde. »
Pour aider les évêques à guider les fidèles, le pape les invite à s’appuyer sur « deux documents de la foi de l’Eglise, afin qu’ils soient des points de référence de votre enseignement et signe de la communion de foi que nous vivons » : le Catéchisme de l’Eglise catholique et le Compendium du Catéchisme, « synthèse fidèle et sûre du texte précédent », références essentielles de la foi parfaitement ignorées par Mgr Percerou.
Il est inquiétant que l’évêque président du Conseil pour la pastorale des enfants et des jeunes de la Conférence des évêques de France présente de telles faiblesses. Benoît XVI est quant à lui vraiment un maître de la foi : il ne sépare pas artificiellement la joie et l’intelligence de la foi. Tout est lié...
Commentaires
Bonjour,
A. Il semble vraiment que, pour ces évêques, le fait que les catholiques ne connaissent pas, ne comprennent pas, n'aiment pas, ne pensent pas, ne reçoivent pas, ne transmettent pas, ne vivent pas, dans la fidélité aux fondamentaux du catholicisme,
- notamment, au contact de l'Ecriture, de la Tradition et du Magistère, dans la Foi, l'Espérance et la Charité,
et
- notamment d'une manière contrariante ou dissonante, face à l'environnement extérieur non chrétien de l'Eglise catholique,
ne constitue en rien un drame, bien au contraire.
B. De même, il semble vraiment que, pour ces évêques, le drame résiderait bien plutôt dans le développement de la reconnaissance du caractère erroné, infondé, fallacieux, tendancieux, et nuisible, ou, en tout cas, stérile, de "l'idéologie du dialogue" qui a commencé à entrer en vigueur dès le début de l'avant-Concile, sous Pie XII, au sein d'une partie influente de la théologie catholique.
C. D'où la rhétorique ou la dialectique épiscopale qui est à l'oeuvre, et que vous avez fort bien identifiée et analysée.
D. Dans cet ordre d'idées, je vous encourage à recenser, voire à rappeler, ce dont ces évêques ne parlent presque jamais, car "l'idéologie du dialogue" recourt non seulement à bien des expressions et à bien des explications, mais aussi à bien des omissions et à bien des occultations, plus ou moins discrètes, mais tout aussi révélatrices sur les fondements et sur le contenu de cette idéologie.
Bonne journée.
Un lecteur,
Serment antimoderniste
On peut poser la question de savoir si Paul VI qui l'a supprimé et les évêques qui ont suivi ,adhèrent toujours au contenu de ce serment.
Cinquièmement,
je tiens très certainement et professe sincèrement que la foi n’est pas un sentiment religieux aveugle qui émerge des ténèbres du subconscient sous la pression du cœur et l’inclination de la volonté moralement informée, mais qu’elle est un véritable assentiment de l’intelligence à la vérité reçue du dehors, de l’écoute, par lequel nous croyons vrai, à cause de l’autorité de Dieu souverainement véridique, ce qui a été dit, attesté et révélé par le Dieu personnel, notre Créateur et notre Seigneur.
Cordialement
Merci à Un lecteur et à olivier pour ces commentaires très instructifs. Bonne journée