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Mgr Percerou, combien de séminaristes ?

Un seul. Solo uno. Et pourtant, Mgr Percerou a été élu par ses pairs président du Conseil pour la pastorale des enfants et des jeunes en mars 2017 ! Son unique séminariste est actuellement en deuxième année aujourd’hui, au séminaire interdiocésain d’Orléans.

Un mot sur ce séminaire interdiocésain qui paraît bien mal en point : il accueillait 50 séminaristes en 2011, il compte aujourd’hui « 25 séminaristes résidents » d’après le livret de présentation du séminaire édition 2018 (p. 19 du livret), entre 19 et 42 ans, de 15 diocèses et 2 congrégations ! Avec 7 séminaristes qui viennent de pays étrangers, sans lesquels le séminaire fermerait.

Résumons la situation du clergé en activité de Mgr Percerou : vingt prêtres diocésains actifs âgés (auxquels s’ajoutent quelques dix prêtres extérieurs au diocèse) et un unique séminariste...

La question s’impose : pourquoi le diocèse de Moulins est-il devenu stérile ? Quelle est la pastorale qui a mené à ce désastre ? Ces questions essentielles paraissent tabou: on n’en trouve nulle trace dans les multiples documents en ligne du diocèse. Il est vrai que poser ces questions, c’est y répondre, c’est-à-dire mettre en cause la pastorale suivie depuis cinquante ans...

 Comme on vient de le voir avec la présentation du discours aux jeunes de Mgr Percerou du 2 avril 2019, où Mgr Percerou se veut simple « maître de sagesse » parmi tant d’autres et parle avec mépris du dogme et de la morale, un changement vers une pastorale classique s’appuyant sur les vérités de la foi ne semble pas du tout au programme. Dans ces conditions, le pronostic vital du diocèse est manifestement engagé.

***

Illustration : séminaire interdiocésain d'Orléans.

Commentaires

  • Bonjour,

    1. Je me permets de vous citer : "Quelle est la pastorale qui a mené à ce désastre ?" et me permets aussi de vous demander ce qui vous amènerait à penser que, du point de vue, le plus souvent inexprimé, de la plupart des évêques français,

    - il y a bel et bien un lien de causalité entre la pastorale post-conciliaire et le désastre post-conciliaire,

    - nous sommes bel et bien en présence de ce qui constitue, objectivement un véritable désastre.

    2. En effet, je ne peux pas exclure que les évêques concernés

    - considèrent globalement que le lien de causalité entre ce qu'est la pastorale post-conciliaire et le désastre évoqué est vraiment beaucoup moins évident, moins important, moins influent ou moins opérant que le lien de causalité entre ce qu'est le monde contemporain et le même désastre,

    - considèrent également que si la pastorale post-conciliaire était plus confessante et intransigeante et était moins dialoguante et accommodante, la situation de la plupart des diocèses, dans l'Eglise qui est en France, serait plus mauvaise.

    D'ailleurs, où est le prétendu ou soi-disant désastre post-conciliaire ?

    3. Avant, les fidèles catholiques croyaient qu'ils avaient besoin de l'Eglise, de son Magistère, de sa pastorale, de sa liturgie, de ses sacrements, croyaient qu'ils avaient l'obligation d'être et de rester fidèles au catholicisme, et croyaient que la religion chrétienne est LA religion de la foi en Dieu et du salut en Dieu.

    4. Mais depuis le début de la mise en oeuvre de la décatholicisation du catholicisme, oh pardon : de la pastorale post-conciliaire, bien des fidèles catholiques sont incités, chaque année un peu plus, à "savoir"

    - qu'ils n'ont pas absolument ou pas vraiment besoin de l'Eglise, de son Magistère, de sa pastorale, de sa liturgie, de ses sacrements,

    - qu'ils ne sont pas absolument ou pas vraiment dans l'obligation d'être et de rester fidèles au catholicisme,

    et

    - que la religion chrétienne est L'UNE DES religions propices à la foi en l'homme, au bonheur de l'homme, à la paix dans le monde et au progrès dans le monde.

    Ne voyez-vous pas que nous sommes en présence d'une amélioration, d'une émancipation, d'une libération, à l'égard de stéréotypes identitaires, donc en présence d'un progrès ?

    5. Je viens de forcer le trait, pour pouvoir me faire comprendre, mais j'espère, justement, que vous me comprenez : il y a fort à parier que certains évêques pensent, encore aujourd'hui,

    - qu'une pastorale bien plus "annonçante" et bien moins "inclusive" ne produirait pas de meilleurs résultats, ou porterait atteinte à l'orientation de l'Eglise vers "l'avenir", vers "l'inclusion" et vers "l'unité", ou encore serait illégitime dans son principe même, car elle serait en contradiction fondamentale vis-à-vis des sacro-saintes "intuitions prophétiques" du Concile,

    - que la pastorale chronologiquement et idéologiquement post-conciliaire permet de gérer le déclin, plus ou moins en douceur, et de maintenir à l'abri de la critique interne la conception et la pratique dominantes des mêmes sacro-saintes intuitions, ainsi que ces intuitions elles-mêmes.

    6. N'est-ce pas là le plus important, surtout depuis mars 2013 ?

    Bonne journée.

    Un lecteur.

  • Bonjour,
    Merci beaucoup pour votre intervention très éclairante. Quelques remarques :
    1. La reconnaissance du désastre actuel par les évêques
    Malgré les faits – les petits diocèses comme celui de Moulins arrivent à zéro : zéro fidèles dans 90% des églises, zéro (ou presque) vocations, zéro (ou presque) jeunes – les évêques ne parlent toujours pas de désastre publiquement. Lorsque les diocèses devenus minuscules seront fusionnés avec leurs voisins, la réalité ne sera plus niable, elle éclatera d’un coup, me semble-t-il.

    2. Le rapport de cause à effet avec la pastorale post-conciliaire.
    Vous avez raison : les évêques ont d’autres explications à ce qu’ils ne nomment pas désastre, explications qui leur sont toutes extérieures... ce qui les exonère de toute responsabilité. Cela se comprend. Mais ce déni de réalité devient ridicule pour n’importe quel observateur, cf. le livre de Guillaume Cuchet Comment notre monde a cessé d'être chrétien, Seuil, 2018.

    3. Les nouvelles croyances
    Les nouvelles croyances que vous décrivez très bien portent celui qui en est imprégné à exclure ceux qui ont une conception classique de la foi catholique, et ces nouvelles croyances sont aussi par nature stériles. Tous les évêques n’en sont pas imbibés à 100%...

    Bonne journée

  • Bonjour,

    Vous êtes bien dur pour l' "unique" séminariste, "solo uno. Foucauld P, est resté dans son diocèse avec le désir de le servir alors que bien des jeunes partiraient ( partent, d'ailleurs) dans des contrées plus accueillantes et stimulantes, plus au sud, ou en Mayenne... Ce jeune est bien accroché, N'y a-t-il pas une once d'espérance à transmettre (comme vous, j'en doute parfois...)?

    En espérant que la morosité indéniable de ce séminaire ne tue pas les vocations : ceux qui restent sont bien accrochés, mais aussi en proie à la désillusion.

    Ravi de suivre le futur de ce blog! L'appellation peut sembler un peu agressive, pourquoi est-ce une vision sur l'évêque et non le diocèse?

  • Bonjour, merci beaucoup. Je ne porte absolument aucune critique sur le séminariste, bien sûr. Je constate, et ce n'est pas de sa faute, qu'il n'y a qu'un seul séminariste diocésain - et il est d'autant plus méritant ! Le blog porte uniquement sur un évêque car... d'une part il faut bien se limiter pour tenter d'apporter une contribution valable, et d'autre part le rôle d'un évêque est majeur : il décide seul, quel que soit l'avis des prêtres, laïcs, fidèles, bénévoles, salariés... Il est donc pertinent, me semble-t-il, d'étudier l'action de l'évêque seul. Les évêques ne cessent pas d'appeler les laïcs à s'exprimer... C'est la théorie. Alors je passe à la pratique : rien d'agressif. Un laïc n'est pas obligé d'être béni-oui-oui. J'essaye d'être précis, juste, pertinent j'espère. Bonne journée,
    KagiK.

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