Mgr Percerou a nommé un nouveau vicaire général à compter du 1er septembre 2019 dont le projet phare est de détruire et de reconstruire le chœur de l'église de Lapalisse. Quel message l'évêque envoie-t-il à ses fidèles ? Réponse en trois images, trois analyses et... une photographie de l'état actuel du chœur de l'église.
Le nouveau vicaire général l’est déjà depuis un an, mais il a exercé cette première année en tuilage avec le titulaire précédent. Au 1er septembre 2019, il sera seul « premier ministre » de l’évêque. Son projet phare, qu’il a initié depuis des mois et qu’il rappelle encore sur le site de sa paroisse en date du 29 juillet 2019, est donc de détruire et de reconstruire le chœur de l’église de Lapalisse. Un tel projet, très onéreux de surcroît, ne peut être mené qu’avec l’accord de l’évêque.
Le projet du nouveau chœur figure ci-dessus et ci-contre, avec le projet de nouvel "autel" et de nouvel "ambon" (lieu d’où se font les Lectures). Il s’agit de démolir le sol du chœur, de changer sa forme, d’évacuer on ne sait où le maître-autel et l’autel central et d'installer un nouvel "autel" et un nouvel "ambon". Il me semble que le projet exprime clairement trois idées-forces.
1. La volonté d’imposer un projet clivant à tous
Chacun jugera l’esthétique des choses proposées, mais il apparaît évident qu’un tel projet ne peut que choquer une partie importante sinon largement majoritaire non seulement des fidèles, mais aussi des simples citoyens – qui, pour mémoire, financent l’entretien des églises et les réductions d’impôts associées aux dons. Il ne s’agit absolument pas d’un projet rassembleur.
Pour lancer un tel projet clivant, il faut donc avoir dans l’esprit une conception du type : « J’ai le pouvoir, je fais ce que je veux avec mes copains, que les mécontents s’en aillent ou ne viennent pas. » C'est une conception caporaliste du pouvoir, à l'opposé de la notion de service. Fidèles, prêtres et séminaristes doivent obéir, point barre, quel que soit le sujet. Ce qui contribue, me semble-t-il, à expliquer l’hémorragie des fidèles, prêtres et séminaristes – et des jeunes en général.
2. La volonté de faire du passé table rase
Sur le fond, proposer un projet en totale rupture avec l’harmonie des lieux traduit concrètement les conceptions de l’évêque. Il est inutile de souligner la violence symbolique de ce projet, qui paraît à l’opposé de ce que peuvent rechercher les fidèles d’une part et les touristes visitant le magnifique château tout proche de Lapalisse d’autre part. La déstructuration de l'ambon, avec un pupitre en équilibre instable sur une pile de fragments façon Mikado, paraît en totale contradiction avec l'enseignement catholique solide qui est sensé être transmis. On ne reconnaît pas vraiment l'Eglise "colonne et soutien de la vérité" (1 Tm 3-15). Le projet d'autel misérabiliste, entouré de filaments dorés façon stand de grande surface, ressemble à une cabane bâclée. Peut-être s'agit-il d'une expression très pure de l'art des sixties, mais on ne voit pas ce que cela vient faire dans une église. Enfin, le tout est placé sur une vaste scène circulaire, rappelant une scène de spectacle profane et non un lieu sacré.
3. Un diocèse riche et fier de l’être
Le coût du projet – cinquante mille euros – montre enfin que ce n’est pas l’argent qui manque dans le diocèse de Moulins, qui n’hésite pas à afficher ce budget important pour un projet au mieux inutile.
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Voici l'état actuel du chœur (source) :
Commentaires
“Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans l’oeil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ? (Luc 6, 41)
Merci. Je crains que cette citation de saint Luc ne puisse être utilisée bien à tort dans une secte pour justifier l'interdiction de critiquer le gourou et pour cantonner chaque adepte dans la seule autocritique. Heureusement, il n'y a rien de tel dans l'Eglise catholique ou dans la République : fidèles ou laïcs peuvent et ont même le devoir de faire connaître leurs critiques au sens large, positives ou négatives... Et que pensez-vous du verset suivant votre citation :
Luc 6, 43. ".En effet, il n’y a pas de bon arbre qui donne de mauvais fruits, ni non plus de mauvais arbre qui donne de bons fruits" ?
Bonne journée