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L'ambition d'une feuille morte

Qu’est-ce que la religion ? La réponse figure en conclusion de la nouvelle vidéo officielle du diocèse mettant en scène des jeunes. Elle n’a rien à voir avec une définition catholique, mais elle reflète manifestement la conception très personnelle de Mgr Percerou.

Voilà donc la réponse fournie officiellement : « La religion est surtout une affaire de discours et donc d’interprétation. Il faut avancer avec l’air du temps ! On est à une ère de changements. Faut juste interpréter les textes religieux différemment qu’on pouvait le faire il y a cinq, six, sept cent ans. »

Si l’évêque de Moulins laisse publier ce type d’énormités, c’est qu’il en partage peu ou prou le fond : le relativisme a remplacé la vérité, la religion n’est qu’une création humaine. Et voilà pourquoi les églises de Mgr Percerou sont vides.

Mais cette triste ambition d’être « dans l’air du temps » n’est qu’une ambition de feuille morte, selon le mot du philosophe catholique Gustave Thibon. Si les apôtres avaient eu ce genre d’ambition, ils n’auraient jamais évangélisé ! Suivant le message du Christ, ils étaient convaincus que c’est à l’Eglise de convertir le monde et non l’inverse.

Benoît XVI a magistralement analysé ce relativisme, notamment alors qu’il n’était encore que cardinal Joseph Ratzinger, dans son homélie du 18 avril 2005 lors de la messe pour l’élection du pape :

« Combien de vents de la doctrine avons-nous connus au cours des dernières décennies, combien de courants idéologiques, combien de modes de la pensée... La petite barque de la pensée de nombreux chrétiens a été souvent ballottée par ces vagues – jetée d’un extrême à l’autre: du marxisme au libéralisme, jusqu’au libertinisme ; du collectivisme à l’individualisme radical ; de l’athéisme à un vague mysticisme religieux ; de l’agnosticisme au syncrétisme et ainsi de suite. Chaque jour naissent de nouvelles sectes et se réalise ce que dit saint Paul à propos de l’imposture des hommes, de l’astuce qui tend à les induire en erreur (cf. Ephésiens 4, 14). Posséder une foi claire, selon le Credo de l’Eglise, est souvent défini comme du fondamentalisme. Tandis que le relativisme, c’est-à-dire se laisser entraîner ‘à tout vent de la doctrine’ apparaît comme l’unique attitude à la hauteur de l’époque actuelle. L’on est en train de mettre sur pied une dictature du relativisme qui ne reconnaît rien comme définitif et qui donne comme mesure ultime uniquement son propre ego et ses désirs.

Nous possédons, en revanche, une autre mesure : le Fils de Dieu, l’homme véritable. C’est lui la mesure du véritable humanisme. Une foi ‘adulte’ ne suit pas les courants de la mode et des dernières nouveautés ; une foi adulte et mûre est une foi profondément enracinée dans l’amitié avec le Christ. C’est cette amitié qui nous ouvre à tout ce qui est bon et qui nous donne le critère permettant de discerner entre le vrai et le faux, entre imposture et vérité. Cette foi adulte doit mûrir en nous, c’est vers cette foi que nous devons guider le troupeau du Christ. Et c’est cette foi – cette foi seule – qui crée l’unité et qui se réalise dans la charité. Saint Paul nous offre à ce propos – en contraste avec les tribulations incessantes de ceux qui sont comme des enfants ballottés par les flots – une belle parole : faire la vérité dans la charité, comme formule fondamentale de l'existence chrétienne. Dans le Christ, vérité et charité se retrouvent. Dans la mesure où nous nous rapprochons du Christ, la vérité et la charité se confondent aussi dans notre vie. La charité sans vérité serait aveugle ; la vérité sans charité serait comme ‘cymbale qui retentit’ (1 Co 13, 1). »

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