Le modèle de Mgr Percerou, je cite tel quel le document épiscopal « Au plus près de tous » disponible en ligne sur le site du diocèse et qui est destiné à « fonder » la réflexion de ses diocésains depuis janvier 2018 : « Des communautés de croyants qui, dans la charité, écoutent et interprètent librement, en s’aidant et donc en se corrigeant les uns les autres, le sens du message chrétien. »
Chaque communauté locale exprimera son point de vue – et exclura évidemment ses membre minoritaires, le libéralisme conduit à la tyrannie – il y aura autant de points de vue que de communautés : c’est le modèle protestant.
Inutile de dire que cela n’a rien à voir avec le modèle catholique où l’Eglise est « Mater et magistra », mère et éducatrice selon le titre de l’encyclique donnée par Jean XXIII en 1961, qui poursuit : « Mère et éducatrice de tous les peuples, l’Eglise universelle a été instituée par Jésus-Christ pour que tous les hommes au long des siècles trouvent en son sein et dans son amour la plénitude d’une vie plus élevée et la garantie de leur salut. A cette Eglise, ‘colonne et fondement de vérité’, son saint fondateur a confié une double tâche : engendrer des fils, les éduquer et les diriger, en veillant avec une providence maternelle sur la vie des individus et des peuples, dont elle a toujours respecté et protégé avec soin la dignité. »
Dans la conception de Mgr Percerou, nommé évêque en 2013, l’Eglise n’est que le nom d’un rassemblement de croyants dont les communautés auto-définissent « le sens du message chrétien » : une conception singulièrement rétrécie par rapport à la conception catholique classique transmise par exemple par Jean XXIII.
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Illustration: la Tour de Babel par Brueghel l'Ancien (1526-1569).